Billet d’Algérie numéro 7:

Aujourd’hui pour mon dernier billet j’ai envi de vous parler de la ville qui m’a vu naître, la ville dans laquelle j’ai fait mes premiers pas et prononcé mes premiers mots : Bousaada.

Bousaada est une ville de 125 000 habitants située au Sud-Est d’Alger. On l’appelle souvent la « porte du désert », en effet elle est l’un des derniers oasis avant le Sahara et ses étendues désertiques.

A chaque fois que j’y reviens, le même air chaud me frappe au visage, les mêmes couleurs composent le paysage, les mêmes bruits courent dans les rues.

En l’espace de quelques heures de voyage c’est dans un autre espace temps que l’on est transporté. Ici tout est différent, le temps prend le temps de s’écouler, les gens prennent le temps de vivre, les fruits et légumes sont délicieux, ils ont ce quelque chose qui compose les éléments que la Terre seule peut produire, sans pesticide, ni produit en tout genre.

En revanche, le soleil est ici sans pitié, il frappe fort et longtemps, les températures atteignent jusqu’à 50 degrés celcius l’après midi ! Ma grand-mère dit souvent que même les oiseaux finissent grillés par de telles températures.

Ici enfin, pas de grande surface mais des centaines de petits magasins, du classique Boucher ou boulanger en passant par le vendeur de vaisselles et celui d’électroménager ou encore le vendeur de Hijab et celui de bijoux, chacun fait le choix de sa spécialité. Les allées des Grandes surfaces sont donc remplacées par de petits espaces, les caisses par de simples échanges de monnaies d’une main à une autre. Les parkings n’existent quasiment pas, les gens se déplacent majoritairement à pied. Ces « hanouts » comme on les appelle là bas, cachent parfois de véritables perles … il suffit de bien chercher.

Je vous parle donc d’un pays où il fait bon vivre, où tout le monde trouve son compte et où personne ne cherche à faire de vagues. En effet, l’envers du décor est loin d’être rempli de la douceur que l’on retrouve dans les fruits. Le régime dirigé par les généraux est autoritaire, il est gentiment recommandé de ne pas « trop » critiqué le pouvoir, le peuple vit dans un système corrompu jusqu’au moindre petit enseignant ou personnel administratif, il subit l’injustice et la privation tous les jours et pourtant il ne doit rien dire, il ne doit pas se plaindre. Il doit même, comble de l’hypocrisie – sachant les ressources du sous sol algérien – participer à l’effort national et payer « plus » d’impôts en 2016.

Je suis algérienne autant que je suis Française mais je dois être honnête et vous dire que je me sens oppressé quand je suis en Algérie, il y a ce quelque chose que l’on a pas vraiment là bas, ce quelque chose dont tout être humain à un besoin vital, cela s’appelle la liberté.

Lorsque je vois la situation actuelle de la politique intérieur française je me demande  pour combien de temps je me sentirais encore totalement libre en France ?

Yours Truly,

MademoiselleH

Les photos qui suivent ont été pour la majorité prises de mon téléphone, la qualité n’est donc pas toujours optimale, je m’en excuse.

 

Ceci est un paysage typique de l’Algérie en générale, des maisons sont tout le temps en construction. 

Bousaada est en fait construite autour d’un ensemble montagneux que l’on appelle Kerdada, vous verrez donc beaucoup d’autres photos ou l’on aperçoit ces montagnes. 

Les fameux « hannouts » dont je vous parlais, ceux là  vendent exclusivement des robes.  Il faut savoir que les femmes algériennes portant en majorité ce type de robe à la maison, pour se sentir à l’aise.


 

Et oui, quelque soit le quartier dans lequel on se trouve, Kerdada est là 

 

Billet d’Algérie numéro 6: 

Aujourd’hui je marchais dans la rue quand mon petit frère m’a demandé : Pourquoi ils nous regardent tous bizarre ici (en Algérie ) ?  

Quand mon petit frère dit ils, il fait plus particulièrement référence aux hommes, dont les regards sont tellement insistants qu’ils ont mis mal à l’aise un petit garçon de 10 ans. Les hommes donc, dont si vous me permettez, la capacité à penser avec autre chose que ce qu’ils ont en dessous de la ceinture est limitée.

 Je vais essayer de vous donner des éléments de réponses qui à mon sens expliquent ces regards déplacés. 

Premier élément, je suis une femme, je fais donc partie dans la culture orientale du sexe « faible » , celui censé être caché parce qu’il est synonyme de danger et de tentation. Je représente Ève, celle qui a induit Adam a commettre un péché irréparable dont on connaît les conséquences. De plus, notre culture veut que globalement quelque soit le péché commis, la femme soit toujours la responsable, la coupable. 

Deuxième élément qui expliquerait leurs regards insistants, mes cheveux. Sous prétexte que je ne sois pas voilée ne fait pas de moi une bête de foire, une femme moins pieuse ou moins respectable que les autres. J’ai le droit d’être traité avec le même respect et le même égard que les femmes portant le voile. Le pire dans ce que je vous dis, c’est que je sais que même les femmes voilées n’échappent pas aux regards envieux des hommes. Quand ils sont corrects ils vous regardent puis baissent rapidement la tête, d’autres sont moins « corrects », ceux là n’hésitent pas à siffler, faire des réflexions. Ils ont faim et ils vous le font savoir sans aucune gêne. Une fois je me suis même sentie violée dans mon intimité à la suite d’un regard horriblement déplacé de la part d’un homme. 

Le comble ? C’est qu’alors qu’ils devraient avoir honte de leur comportement, c’est moi qui suit gênée a chaque fois que je sors. Le rapport est inverse. 

Moralement ? C’est fatigant, c’est usant, on a l’impression d’être un objet, d’être une chose, en somme nous sommes déshumanisées. Ils nous regardent comme si nous n’étions que des corps ambulants, comme si nous n’avions pas aussi une âme, une conscience, un esprit. 

Des progrès ont été fait en terme de conditions de vie de la femme en Algérie mais il est indéniable qu’un chemin extrêmement long attend encore la Femme Algérienne pour être pleinement considérée et respectée dans son pays. 

Alors petit frère, tout ce que j’ai envie de te répondre c’est de ne jamais donner à TON regard un sens déplacé. Soit tolérant, respectueux et ouvert d’esprit, tu verras que la vie est beaucoup plus belle de cette façon. 

Yours Truly, 

MademoiselleH

Billet d’Algerie numéro 5: 

Désolée de ne pas avoir publié de billets plus fréquemment. La wifi se faisant aussi rare que l’air frais par ici, je n’ai pas pu vous écrire. Bref, me revoilà pour un 5ème billet. 

Aujourd’hui j’ai décidé de vous parler de quelqu’un, et plus précisément d’un membre de ma famille. 

Ainsi, mon oncle est l’archétype de l’homme misogyne, égoïste, prétentieux et intolérant. Il représente à peu près tout ce que je déteste chez la gent masculine. Il considère que les seuls rôles de sa femme sont d’enfanter, de s’occuper de ses enfants, comme si elle les avaient fait toute seule, de faire à manger et de s’occuper du foyer. Il ne lui parle que pour lui donner des ordres et il n’a aucune considération pour elle. Le minimum serait au moins de la respecter et parfois j’ai l’impression que même ce respect n’existe pas. 

J’ai envie de vous raconter une petite anecdote à son propos, Le jour de l’Aid j’avais choisi de porter un rouge à lèvre bordeaux, plutôt foncé, mes parents comme le reste de ma famille d’ailleurs n’a aucun problème avec le fait que je me maquille, lui par contre n’est pas de cet avis. Il me regardait d’un air méprisant, mon maquillage ne lui plaisait apparemment pas du tout. Il m’a fait la réflexion le lendemain que les couleurs claires m’allaient mieux au teint que les foncés, vous êtes comme moi n’est ce pas ? Vous ne pensez pas non pas non plus qu’il ait un véritable avis quant à ce qui convient le mieux en terme de carnation? 

Dieu merci il est le seul parmi mes 7 oncles du cotés paternel et 3 oncles du coté maternel à avoir ce comportement. 

Sa soeur, ma maman, ne le supporte pas non plus, étant plus âgé que lui elle le remet souvent à sa place quand à la façon dont il traite sa femme, mais on ne change pas ce genre d’attitude comme on change de chaussette. 

Il ne rentre à la maison que pour manger et dormir et dit à sa femme qu’il n’a aucun compte à lui rendre, qu’il fait bien ce qu’il veut de ses journées. 

Il est le plus jeune de mes oncles, et pourtant il est le plus grand donneur de leçon, sa misogynie n’a d’égal que sa prétention. 

Son attitude avec moi est différente de celle qu’il adopte avec sa femme ou mes autres cousines, peut être parce que je ne suis ici que pour quelques semaines ou peut être parce qu’il sait que son attitude me déplaît profondément et que je n’hésiterais pas à lui dire ce que j’en pense.

Comme dans tous les groupes, et plus particulièrement ceux constitués d’êtres humains, il est difficile de s’entendre avec tout le monde et même les liens du sang sont parfois insuffisant pour vous permettre d’apprécier une personne. 

Yours Truly, 

MademoiselleH

Billet d’Algérie numéro 4:

Aujourd’hui je suis allée rendre visite à une vieille tante à ma maman: Hada. J’adore y aller , à chaque fois que je la vois elle m’inspire énormément. Elle a vécu et vu tellement de choses, son mariage seul a duré 70 ans, vous vous rendez compte c’est incroyable ! Son mari est mort il y a quelques mois seulement et le chagrin qu’elle ressent depuis est inconsolable, elle a perdu sa moitié. Voir un amour véritable comme cela, à cette âge et dans ce pays rempli de pudeur c’est incroyable ! 
Elle est rayonnante, âgée de plus de 90 ans ( son âge précis n’est pas déterminé car à l’époque les dates de naissance n’étaient pas marquées ) cette femme devait dans sa jeunesse être une d’une beauté renversante, aujourd’hui encore son visage est composé de traits harmonieux. 

En dehors de son aspect physique, elle est d’une sagesse admirable, elle a fait face à des événements terribles tout au long de sa vie et à pourtant toujours su réagir avec tact et intelligenc. L’écouter c’est entendre parler d’un autre temps, un temps bien révolu durant lequel la timidité et la pudeur étaient de mise et permettaient de vivre dans un monde ordonné selon la tradition la plus archaïque, ainsi par exemple elle n’a jamais mangé devant son mari, c’était à l’époque considéré comme mal vu ou plus exactement impoli. Ces éléments nous paraissent surréalistes et pourtant c’est comme cela qu’elle et d’autres ont vécu et ont élèvé leurs nombreux enfants. 
Même si je n’approuve pas les considérations de l’époque concernant la femme, ni cette idée de construire une société où la femme est à la maison et n’a pas son mot à dire, je respecte énormément nos tantes, oncles, grand mères et grand pères qui ont vécu à ce moment là et qui vivent encore selon ces valeurs. Cette tante est une des dernières a encore nous en parler avec autant de passion et de détail et je lui souhaite encore une longue et belle vie. 

Yours Truly, 

MademoiselleH

Billet d’Algerie numéro 3: 

Aujourd’hui je vais vous parler d’une tradition que j’affectionne particulièrement et qui fait partie de l’héritage culturel que nous transmet progressivement notre famille ici: le maârouf. Laissez moi vous expliquer en quoi consiste cette tradition au nom bien de chez nous. 

Ma grand mère maternelle en a organisé un aujourd’hui. Elle s’est levée ce matin aux aurores et a préparé avec l’aide de mes tantes un plat traditionnel ( Charchoura ) qu’elle a ensuite envoyé dans une marmite pleine à l’ensemble de ses voisins, amis et membres de la famille. La distribution a commencé vers 10h30 et s’est terminée avant 12h. 

Le maârouf est organisé en l’honneur d’un événement particulier, en l’occurrence l’obtention du baccalauréat de ma soeur. Comme je vous en parlais dans le premier billet, le BAC à une signification extrêmement particulière ici, cette forme d’offrande est donc effectuée dans le but de remercier Dieu de nous avoir accorder ce bonheur, c’est également un moyen de partager notre fierté avec toutes les personnes qui nous sont proches. 

Le maarouf est donc synonyme de générosité, de partage, de bonheur et d’accomplissement. Il est organisé à l’occasion d’une naissance, de l’obtention d’un diplôme ou d’une bonne nouvelle telle que la guérison d’un malade ou l’achat d’une nouvelle maison. 

J’ai donc eu l’occasion de voir l’ensemble des personnes qui me sont chères en l’espace de 2 heures et ai pu partager avec eux la réussite de ma petite soeur. 

Autre élément que je n’ai appris qu’aujourd’hui, la tradition ( et oui encore elle ) veut que l’on remplisse la marmite que l’on a reçu avec du sucre avant de la rendre. Mon petit frère comme moi nous sommes demandés pourquoi à chaque maison que l’on quittait on se retrouvait avec un sac de sucre, en fait le sucre symbolise la félicité et la facilité, c’est un moyen de remercier celui qui nous a envoyé le plat tout en souhaitant le meilleur à celui en l’honneur de qui il a été préparé. 

In fine plus on récolte de sucre et mieux c’est, non ? 

Qui a dit un jour que beaucoup de sucre n’était pas bon  ? 

Yours Truly, 

MademoiselleH

Billet d’Algerie numéro 2 : 

Aujourd’hui une tante est venue nous rendre visite, nous avons parlé de tout et de rien, puis la conversation allant nous en sommes venues à parler des nouvelles générations de jeunes femmes. Vous et moi n’échapperons donc pas au fameux « c’était mieux avant« . 
En fait je veux surtout vous rapporter une phrase, 

 » Aujourd’hui les filles passent une heure à se préparer pour que le maquillage commence à disparaître quelque peu après avoir été déposé, avant les filles n’avaient besoin de rien, leur timidité suffisait à rosir leurs joues et à les rendre belles.  » la traduction est plutôt approximative mais l’idée est là.  

J’ai trouvé sa phrase interessante, elle m’a fait réfléchir à l’ensemble des éléments que nous utilisions pour nous sentir belle et désirable, tout ce superflu pourtant tellement important pour que l’on sente en confiance. 

Alors … abandonnerons nous notre maquilage pour nous vêtir simplement de timidité comme le faisait nos grands mères et nos tantes avant nous ? 

Yours Truly, 

MademoiselleH

Billet d’Algérie numéro 1 : 

Aujourd’hui pour mon premier billet, j’ai décidé de vous parler de ce qui a marqué ma 2éme semaine en Algérie, les résultats du baccalauréat. 

Comme en France, la fin de la scolarité au lycée est marquée par le passage du Baccalauréat, le fameux sésame qui permet d’entrer à l’Université. Si les taux de réussite en France avoisinent souvent les 80%, en Algérie l’obtention du diplôme est un véritable exploit et donne lieu à des célébrations dignes des plus grands événements de la vie. 

Ainsi, j’étais chez mes grands parents paternels quand la liste est tombée et que les premiers résultats ont fait des heureux et … des malheureux. 

Dans ma famille, 2 sur 3 ont obtenu leur Bac, la troisième devra retenter sa chance l’année prochaine, comme c’est le cas pour plus de la moitié des bacheliers tous les ans. 

Pour les 2 autres, les jours qui arrivent seront remplis de cadeaux, de nourriture, de sourires et de félicitations, un repas sera organisé en leur honneur et les festivités s’apparenteront à un mariage. 

Cet enthousiasme est important et démontre l’importance qu’ont les études supérieurs pour les nouvelles générations. Ainsi, s’arrêter au niveau terminal n’est plus la norme, loin de là. Les jeunes algériens veulent obtenir leur Baccalauréat avec les meilleurs moyennes possibles et ainsi avoir le choix de la filière qu’ils suivront a l’université. 

En effet, l’attribution des différents cursus se fait en fonction de la moyenne générale obtenue, pour prétendre à avoir médecine par exemple, il faudra rien de moins qu’un 16 de moyenne, il en est de même pour les prétendants aux postes d’ingénieurs, de chirurgiens dentiste ou encore les pharmaciens. 

Pour être professeurs, enseignants compter sur 14 de moyenne et plus. 

La sélection se fait donc directement au sortir du lycée, et dieu seul sait à quelle point cette sélection est difficile

Une de mes cousines a dû repasser le BAC 3 fois de suite et ainsi avoir la moyenne suffisante pour se diriger vers des études de chirurgie dentaire. 

Cet engouement pour le BAC est donc primordial, il est le signe que la jeunesse algérienne a envie de s’en sortir, et l’éducation est le meilleur moyen pour cela. Malheureusement, l’éducation à elle seule n’est pas la solution à l’ensemble de la problématique, elle se heurte à plus fort qu’elle, la corruption … 

Yours Truly, 

MademoiselleH

D’ici et d’ailleurs

Je suis aujourd’hui allée chez une esthéticienne turque, je me suis rapidement retrouvée au milieu de femmes turques parlant une langue dont j’ignore absolument tout. Ces femmes ne parlent quasiment pas un mot de français et n’en comprennent pas beaucoup plus. Assise dans ce salon je m’interroge sur les « différents types d’immigrations ». Je constate que l’immigration turque n’a absolument rien à voir avec l’immigration nord Africaine. Les 2 populations sont différentes, d’un point de vue culturel évidemment mais également historique. Contrairement à la Turquie l’Algérie a été colonisée par la France, elle a même été considérée Française pendant plus d’un siècle, nous ne pouvons pas d’une façon ou d’une autre ne pas nous sentir proche de ce pays.

L’immigration turque est principalement économique, le flux migratoire Algérien en plus d’être économique est également historique, la France est le pays Européen dont nous nous sentons le plus proche, il fait même à mon avis partie de l’essence de l’Algérie.

Lorsque je parlais de divorce dans l’article précédent, il me semble que l’image était plus qu’appropriée. En effet, l’histoire de l’Algérie et de la France peut être résumée par la formule « je t’aime moi non plus », cette histoire est l’illustration parfaite de la frontière extrêmement mince entre l’amour et la haine. Un exemple concret est celui de mon grand père qui a fait partie des hommes qui se sont battus CONTRE la France et POUR son départ, et qui vit aujourd’hui plus de la moitié de l’année en métropole, et dieu seul sait qu’il n’est pas le seul.

Aujourd’hui chaque pays évolue de façon indépendante, mais l’Algérie reste encore très marquée par le passage de la France : ainsi le système éducatif est encore le même que le système français, les administrations, la presse ainsi que le langage courant sont encore en Français.

La France quant à elle sera à jamais liée à l’Algérie, les 2 ont désormais des enfants ensemble, Nous les enfants issus de « l’immigration », nous sommes le fruit d’une histoire plus qu’houleuse et pourtant je me sens extrêmement chanceuse d’avoir eu la possibilité de grandir entre 2 pays.

Et même si parfois la double culture, la double nationalité peuvent être déconcertants, ils sont la démonstration que l’on peut appartenir à plus d’un pays, que l’on peut avoir plusieurs cultures. En somme c’est la preuve que l’être humain n’appartient pas forcément seulement au pays dont le nom est inscrit sur son passeport. In fine nous sommes tous citoyens de la même planète, nous sommes tous d’ici et d’ailleurs.

PS: voilà le lien de l’article précédent :

https://mademoisellehblog.wordpress.com/2016/05/21/cest-lhistoire-dun-divorce/

Yours Truly,

MademoiselleH

C’est l’histoire d’un divorce …

Entre ici et là bas, entre l’occident et l’orient. Tous les jours c’est le grand écart, je peux me réveiller en Algérie et me coucher en France, je peux prononcer une phrase en arabe puis la suivante en Français, je ne suis pas une seule culture, je ne suis pas une seule tradition, comme beaucoup d’autres je suis « un mélange », dans le jargon politique on dira que je suis issue de la diversité. La diversité, c’est vrai, au fond tous les être humains font partis de cette diversité, nous sommes tous différents, sur les 7,125 milliards d’âmes que compte la Terre, pas une n’est semblable.

Ce mot diversité lorsqu’il est employé aujourd’hui en France a une connotation différente. Ainsi, le terme est utilisé pour valoriser des personnes issues d’une immigration autre qu’européenne ou, plus généralement, des minorités ethniques parfois appelées minorités visibles *.

Je ferais donc partie d’une minorité, intéressant comme concept, il serait utile que je revienne à cela dans un prochain article.

Je suis née en Algérie, les premiers mots que j’ai prononcé étaient en arabe, j’ai passé tous mes étés depuis l’âge de 2 ans en Algérie, j’ai grandi au sein d’une famille profondément attachée aux traditions culturelles de mon pays et pourtant malgré tout cela, je me sens complètement Française. Souvent lorsque les gens se rendent compte que je suis issue d’une double culture, il me pose la question, « est ce que tu te sens plus française ou plus algérienne ? » A cela je réponds : « je suis 50 % Française et les autres 50% sont Algériens ». Leur regard est souvent incrédule, ils ne me croient pas, ils pensent que je ne veux « offenser » personne en répondant cela. Et pourtant c’est la réalité. Si je suis née en Algérie, c’est en France que j’ai grandit. Si j’ai prononcé mes premiers mots en arabe, c’est en France que j’ai appris à lire et à écrire. Si j’ai passé tous mes étés en Algérie, c’est en France que je passais les 10 autres mois de l’année. Bref, la question est pour moi aussi vide de sens que si je demandais à quelqu’un qui est ce qu’il préfère entre sa maman et son Papa.

Pour moi c’est la même chose, mon Papa c’est la France et ma maman c’est l’Algérie, et même si ils ont divorcés il y a de cela 54 ans, ils continuent à partager ma garde.

Yours Truly,

MademoiselleH

Annexe : * http://www.toupie.org/Dictionnaire/Diversite.htm

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