Aujourd’hui pour mon dernier billet j’ai envi de vous parler de la ville qui m’a vu naître, la ville dans laquelle j’ai fait mes premiers pas et prononcé mes premiers mots : Bousaada.
Bousaada est une ville de 125 000 habitants située au Sud-Est d’Alger. On l’appelle souvent la « porte du désert », en effet elle est l’un des derniers oasis avant le Sahara et ses étendues désertiques.
A chaque fois que j’y reviens, le même air chaud me frappe au visage, les mêmes couleurs composent le paysage, les mêmes bruits courent dans les rues.
En l’espace de quelques heures de voyage c’est dans un autre espace temps que l’on est transporté. Ici tout est différent, le temps prend le temps de s’écouler, les gens prennent le temps de vivre, les fruits et légumes sont délicieux, ils ont ce quelque chose qui compose les éléments que la Terre seule peut produire, sans pesticide, ni produit en tout genre.
En revanche, le soleil est ici sans pitié, il frappe fort et longtemps, les températures atteignent jusqu’à 50 degrés celcius l’après midi ! Ma grand-mère dit souvent que même les oiseaux finissent grillés par de telles températures.
Ici enfin, pas de grande surface mais des centaines de petits magasins, du classique Boucher ou boulanger en passant par le vendeur de vaisselles et celui d’électroménager ou encore le vendeur de Hijab et celui de bijoux, chacun fait le choix de sa spécialité. Les allées des Grandes surfaces sont donc remplacées par de petits espaces, les caisses par de simples échanges de monnaies d’une main à une autre. Les parkings n’existent quasiment pas, les gens se déplacent majoritairement à pied. Ces « hanouts » comme on les appelle là bas, cachent parfois de véritables perles … il suffit de bien chercher.
Je vous parle donc d’un pays où il fait bon vivre, où tout le monde trouve son compte et où personne ne cherche à faire de vagues. En effet, l’envers du décor est loin d’être rempli de la douceur que l’on retrouve dans les fruits. Le régime dirigé par les généraux est autoritaire, il est gentiment recommandé de ne pas « trop » critiqué le pouvoir, le peuple vit dans un système corrompu jusqu’au moindre petit enseignant ou personnel administratif, il subit l’injustice et la privation tous les jours et pourtant il ne doit rien dire, il ne doit pas se plaindre. Il doit même, comble de l’hypocrisie – sachant les ressources du sous sol algérien – participer à l’effort national et payer « plus » d’impôts en 2016.
Je suis algérienne autant que je suis Française mais je dois être honnête et vous dire que je me sens oppressé quand je suis en Algérie, il y a ce quelque chose que l’on a pas vraiment là bas, ce quelque chose dont tout être humain à un besoin vital, cela s’appelle la liberté.
Lorsque je vois la situation actuelle de la politique intérieur française je me demande pour combien de temps je me sentirais encore totalement libre en France ?
Yours Truly,
MademoiselleH
Les photos qui suivent ont été pour la majorité prises de mon téléphone, la qualité n’est donc pas toujours optimale, je m’en excuse.