Tous les ans il revient, comme un rendez-vous incontournable que l’on attend avec impatience autant qu’on le redoute. Il nous fait peur, paraît insurmontable, et puis finalement il passe comme une lettre à la poste, « 3 petits tours et puis s’en va » diront les enfants.
Lorsqu’il arrive, il apporte avec lui son propre emploi du temps, sa propre carte gastronomique, ses propres exigences, il embaume la maison d’odeurs bien particulières, des odeurs qui rappellent le pays, la famille laissée là bas. Il transforme la table, celle-ci se remplie de couleurs et de saveurs. En somme il fait de nous pendant 29 jours ses disciples.
Telle une personne, il s’invite chez nous, prend possession de notre cuisine, de nos lectures, de notre temps.
Si il est celui qui éprouve notre foi, mettant à rude épreuve nos nerfs et notre patience il est aussi un repère annuel, un phare dont la lumière éclaire notre vie. Il rythme nos années. Ainsi tous les ans, il est le même, et pourtant il est différent.
Tout commence donc par la préparation du Ftour (Iftar), autrement dit le repas qui vient rompre le jeûne au moment du coucher du soleil.
En fonction des pays, les spécialités culinaires sont différentes. En revanche, c’est le même rituel pour tous les musulmans au moment de la rupture du jeûne, une date (ou plusieurs mais il faut que le nombre de dates soit impair) et un verre de lait.
Au Maghreb donc, nous mangeons tous plus ou moins la même chose, en plus de la traditionnelle datte on aura d’autres sucreries tels que Zlabia ou Kalb el Laouse, puis c’est une soupe qui fera office d’entrée ( Chicha ou Charba ), accompagnée de Boureks. Suivra ensuite un plat secondaire, il dépend des envies du moment. Enfin, le repas se termine comme il a commencé, c’est à dire sur une note sucrée avec le Tajine de pruneau. Tout au long du repas n’oublions pas de mentionner la galette (bien chaude), et le piment ( Falfel )
Ainsi sur tous les continents, et dans son intégralité, la communauté musulmane se retrouve liée autour du même rite pendant un mois entier. Nous sommes tous réunis autour de la même table, celle du ramadan, il n’est question ni de nationalité, ni de couleur de peau, ni de classe sociale ou d’appartenance politique. Il est en ce sens probablement l’événement le plus fédérateur de la planète.
Personnellement j’adore le ramadan, il me rappel de magnifiques souvenirs d’enfance, et il continue encore aujourd’hui à être source d’un véritable bonheur familial dont lui seul à le secret. Les longues soirées passées en famille à se raconter des histoires, à refaire le monde, à parler de tout et de rien, c’est probablement ma partie préférée, celle ou je passe un temps précieux avec les miens. Pour moi il est synonyme de fraternité, de réunion familiale, de pardon, de recueillement, de prières, de lectures.
Durant ce mois, on prend du recul par rapport à cette vie effrénée que l’on mène, cette vie qui nous incite à consommer sans s’arrêter. Pendant le temps d’un mois, on prend le temps de réfléchir, ainsi le ramadan ne concerne pas seulement la nourriture. Il s’agit également de se priver de tout ce qui n’est pas nécessaire, les femmes évitent ainsi de se maquiller, de se parfumer, tout le superflu est éliminé, on est nous, rien que nous.
Le temps d’une journée, on ressent ce qu’est le manque de nourriture, d’eau, on se rend compte de la chance incroyable que l’on a de pouvoir jouir de ces ressources de façon quasi-illimité quand d’autres ont faim et soif en permanence.
Au moment ou l’on ressent la faim, on sait parfaitement que d’ici quelques heures, on pourra manger (et même bien manger), on sait aussi que certains dans le monde n’ont pas cette chance, et c’est là qu’est le but du jeune, ressentir ce que l’autre peut ressentir.
Ma religion est une religion d’empathie, de tolérance, de respect, de bienveillance, elle est une raison de s’améliorer tous les jours encore un peu plus. Le mois du ramadan en est une superbe démonstration. Alors même si vous ne croyez pas en dieu, je suis certaine que vous vous retrouvez dans les valeurs que j’ai citées plus haut.
Au final peu importe que vous croyiez en dieu, Allah, Yahvé, la nature ou même rien … Le plus important c’est d’accepter le fait que les croyances de l’autre soient différentes, et de faire de cette différence une force et une richesse.
L’Iftar à quoi sa ressemble ? Voilà quelques photos pour vous donner une idée. Je suis désolée de la qualité de ces dernières, promis je vais essayer de vous faire de plus jolies photos avec un meilleur appareil que celui de mon appareil.
Vous ne le savez peut être pas encore mais parmi toutes mes passions, sachez que j’adore la mode. Je ne pouvais donc pas passer à coté de l’occasion de vous montrer une tenue « traditionnelle ».
J’aime beaucoup cet ensemble parce qu’il est coloré, et qu’il allie à la fois tradition et modernité. Petit clin d’oeil à mes chaussures dont je viens de faire l’acquisition et dont je suis absolument fan !
Yours Truly,
MademoiselleH
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